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Jalousie, bonne ou mauvaise chose ? version femme


Virginie Gorse pour Magénération


Un peu

La jalousie est « un affect normal » disait Freud. Elle s’enracinerait dans une douleur ressentie dans l’enfance. Nous aurions tous été une fois terriblement jaloux quand notre maman nous « échappait ». Et, nous nous en serions jamais remis ! 



Aujourd’hui que nous  sommes amoureuses, ce sentiment nous permet de rester, et de maintenir l’autre, en alerte. Quelle femme n’a pas cherché à « titiller » un peu son homme en riant à gorge déployée aux mauvaises blagues d’un autre. Certaines vont jusqu’à s’envoyer elles-mêmes des fleurs. De notre côté, rester « inquiètes », juste ce qu’il faut, nous permet de continuer à faire des efforts pour l’autre. De rester dans un rapport de séduction afin de ne jamais l’entendre fredonner « tu te laisses aller ». La jalousie aide ainsi à maintenir la bonne santé du couple. Et, nous n’en soufrerons pas à condition de pouvoir la dire. En effet, n’hésitons pas à expliquer à notre moitié en quoi une de ses attitudes nous a blessé ou ce qui a pu nous inquiéter dans son comportement. Tout ce qui n’est pas exprimé dans l’instant nourrit les rancœurs et finit par exploser au nez du couple. 

Beaucoup

Il est aussi parfaitement normal qu’une vie à deux soit parfois traversée de conflits plus importants. Parlons ici de jalousie « objective ». Quand nous nous avons des raisons de penser que nous sommes vraiment trompées, ou pas loin de l’être. Le sentiment devient alors plus violent. 


Cris, pleurs, menaces de claquer la porte…font trembler les murs.  Mais grâce au dialogue, la situation peut être sauvée à condition, du coup, de passer outre sa jalousie légitime. Le couple peut même s’en trouver boosté. Certaines trouvent alors, leur homme terriblement sexy à partir du moment où une autre femme (dite la pouf) s’est intéressée d’un peu trop près à lui. La bonne crise de jalousie peut aussi apporter du carburant au couple. Celui qui ne se dispute jamais n’est pas en meilleure santé que celui qui s’injurie à longueur de journée. Une bonne engueulade de temps en temps permet de se prouver que nous ne faisons pas ménage à trois avec l’indifférence. 

À la folie

Mais la jalousie peut devenir pathologique. Quand cette angoisse de notre enfance s’est transformée en peur panique de l’abandon. La jalousie devient maladive quand nous la ressentons en permanence. Quand nous tombons dans un besoin total de possessivité de l’autre. « Il m’appartient ». Quand elle tourne même à la paranoïa. 

« Tout le monde veut me le prendre ». Quand nous sommes « maladivement jalouses », c’est que nous souffrons souvent d’une faible estime de soi. Nous voyons alors des rivales partout. Des rivales potentielles que nous considérons comme dotées de qualités supérieures aux nôtres (plus jolies, plus minces, plus jeunes…). Le conjoint n’est même plus au centre du tableau. Est-ce même encore de l’amour quand il est harcelé, entravé ? C’est finalement un problème entre nous et nous. D’ailleurs, certains psys vont même jusqu’à penser que les gros jaloux sont ceux qui projettent sur l’autre leurs propres désirs d’infidélité. Seule une thérapie appropriée peut nous sortir de cet enfer pour nous et pour l’autre. 

Pas du tout

Des années que nous faisons lit commun et notre jalousie n’est plus qu’un souvenir. Nous sommes enfin plus sereines… Et, là, ironie, un nouveau doute s’installe. Je ne l’aime plus ? Alors, que tout simplement, la passion des débuts s’est juste transformée en amour plus raisonnable. Nous ne l’imaginons plus dans les bras d’une autre au moindre retard, nous ne reniflons plus ses costumes : normal !  Les années ont érodé nos griffes de  tigresse, et nous ont surtout apporté plus de confiance en nous et en l’autre. Mais, le vrai danger serait de considérer notre chéri comme acquis une bonne fois pour toutes. Ou pire, d’être persuadé que personne n’en voudrait (d’un homme qui laisse traîner ses chaussettes souvent trop crevé pour sortir dîner !) Car à force de nous comporter comme s’il avait dépassé la date de péremption, il peut aller voir ailleurs rien que pour nous, et se prouver que c’est faux. Alors, il ne s’agit pas de sauter à la gorge de la boulangère  qui lui sourit en lui rendant sa monnaie. Mais de toujours lui prouver, lui dire, qu’il reste à nos yeux toujours aussi attirant. 





18/11/2008
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