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Comment être plus féminine ?

Comment être plus féminine ?

Ce n'est pas un scoop : il ne suffit pas de naître avec une paire de seins pour se sentir femme. 

Nombreuses sont les abonnées au look jean-basket qui se sentent étrangères aux mystères de la féminité.


Y a-t-il beaucoup de femmes qui ont du mal à vivre leur féminité ?

La conquête de son sexe est un combat de tous les instants pour tout le monde… Rien n'est donné. Pour les femmes, comme pour les hommes d'ailleurs, l'affirmation de son identité sexuelle est une chose complexe qui évolue au cours de la vie. On renouvelle ce combat à chaque âge.

La petite fille a une féminité, l'adolescente en a une autre… Chez la jeune femme, c'est quelque chose de plus affirmé. Il est important de ne pas rater la féminité de son âge. Mais rien n'est jamais acquis. C'est donc une question centrale pour toutes les femmes, plus ou moins douloureuse.

Comment peut-on faire pour apprivoiser cette féminité ?

On peut toujours décider de partir à la conquête de sa féminité, de sa sexualité. Cela procède d'une évolution. Il faut y aller étape par étape, en s'entourant des conseils de gens dont on respecte l'avis. Par exemple, on peut commencer par mettre une robe sage tous les jours et puis, petit à petit, accessoiriser la tenue, mettre une jupe plus courte ou un décolleté et des bijoux… Il y a une acclimatation aux signes.

Les thérapies comportementales peuvent aider les femmes à s'approprier ce nouvel espace. Si une femme a des structures mentales solides et qu'elle n'arrive pas à accéder à ce territoire qu'elle désire, alors, une thérapie comportementale peut être très bénéfique. La thérapie l'accompagne dans ce cheminement vers la féminité et lui permet d'être valorisée, soutenue et encouragée. Les thérapies comportementales sont un espace d'exploration et de conquête.

Pourquoi, chez certaines femmes, ces codes féminins semblent totalement naturels, presque innés, quand chez d'autres femmes, cela relève du combat ?

C'est pendant l'enfance que se structure l'identité sexuelle. L'affirmation de la féminité a à voir avec l'affirmation de son identité sexuelle. La manière dont on gère son rapport à l'autre.

Dans l'enfance, on est dans le triangle père, mère et enfant. L'équilibre permet la conquête, l'affirmation de son identité. Il est évident que l'identité sexuelle passe par le triangle œdipien.

Pour une femme, le rapport à la mère est central. La mère pour la petite fille est un modèle, il y a une identification pendant l'enfance, une sorte de mimétisme. Ensuite, à l'adolescence, pour construire son identité propre, la petite fille rejette violemment le modèle maternel.

Le rôle du père est essentiel dans la construction de l'identité sexuelle d'une femme. Il doit flatter sa sexualité, c'est-à-dire répondre à ses sourires, sans exagérer, parce qu'il risque alors d'enflammer sa sexualité. La paternité suit un sentier étroit. L'anorexie est une pathologie de la féminité, signe d'une impossibilité d'exister, souvent due au rôle du père.

Le passage à l'âge adulte, c'est réussir à trouver un équilibre… Si on a eu une enfance cabossée, il est plus dur de se construire en tant que femme. Dans ce processus d'affirmation de la sexualité, le rôle des parents est essentiel, ils aident les enfants à construire leur identité sexuelle.

Par exemple, quand j'étais petit, le jour où ma mère a arrêté de me mettre des barboteuses pour me mettre des culottes courtes, ça a changé ma vie. Je me suis vu différemment.

On est loin du cliché de l'homme qui rêve sa femme en jupe et talons aiguilles ! Cette quête de féminité n'est pas toujours motivée par les maris ?

Il ne faut pas oublier qu'on ne tombe amoureux que par le langage. C'est idiot de penser qu'un homme a besoin de tel ou tel signe pour tomber amoureux. La féminité est le mystère que représente l'autre, la part énigmatique de l'être qui le rend unique. C'est votre personnalité profonde qui fait votre féminité. Il est impossible d'exprimer une idée unique de la féminité, ce serait ridicule.

La féminité ne passe pas seulement par la jupe, le costume. Ça ne sert à rien de se déguiser en femme… Si vous portez des vêtements qui ne correspondent pas à votre personnalité, vous allez avoir l'air déguisé. Il faut partir à la découverte et à la conquête de soi. On peut être plus féminine si l'on sait qui l'on est.

Aujourd'hui, en plus d'être des mères et des épouses, les femmes travaillent et occupent parfois des métiers d'hommes. Cela ne pousse-t-il pas à être moins féminine ?

Il est certain qu'aujourd'hui, les femmes sont plus libres et ont de plus en plus le choix… Avoir le choix rend les choses difficiles… Dans les sociétés totalitaires, les gens n'ont pas le choix, ça rend la vie plus simple. Dans les sociétés islamistes radicales, les femmes portent la burka et ne se posent pas ce genre de problèmes…

Peut-être que l'identification à la mère est de plus en plus difficile parce qu'entre les générations, les différences se creusent ; donc, une jeune fille va avoir du mal à se projeter dans le rôle de mère au foyer de sa propre mère… Mais c'est un peu un leurre, l'identité sexuelle, c'est quelque chose qui dépend beaucoup de votre éducation. Comme je vous l'ai dit, du triangle œdipien.

Pour conclure, que pouvez-vous conseiller aux femmes qui veulent être plus féminines et qui ont du mal à y parvenir ?

Je dirais aux femmes d'oser, d'essayer d'affronter leurs peurs… Je crois avant tout que pour être bien dans sa féminité, il faut faire le deuil de certains modèles et de la pression sociale. Ne pas vouloir ressembler à… mais plutôt se connaître et être soi-même. Et puis, il faut garder à l'esprit que la féminité est multiple et mystérieuse, il y a autant d'expression de la féminité que de femmes… Ce qui rend la féminité fascinante pour un homme, c'est justement qu'elle est une énigme.




09/12/2008
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