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Echec amoureux : quelles leçons en tirer ?

Voici  le dernier article sur ce sujet ...

Echec amoureux


Quelles leçons en tirer ?



Au début d’une relation amoureuse, tout est rose, puis au fur et à mesure, le rose vire au gris et c’est la séparation. L’échec amoureux, c’est douloureux, voire insupportable. Qu’attend-on de l’amour ? Pourquoi considérons-nous que nous vivons un échec ? Peut-on rendre un échec positif ?



Qu’est-ce qu’un échec amoureux ?

Un échec présuppose une attente, et l’attente est autour d’un projet de vie. L’échec amoureux renvoie à la désillusion par rapport à ce projet de vie. On n’a pas réussi à faire ce que l’on avait décidé et entrepris, et donc, on est face à un échec. Plus on est en attente au début d’une relation, plus l’échec sera mal vécu et difficile à digérer.

Je ne pense pas que ce soit plus un échec quand c’est l’autre qui quitte que quand c’est nous qui quittons. Ce qui fait l’échec d’une relation, c’est l’échec de l’interruption de la relation. On peut gâcher une relation avec une mauvaise rupture.

Chaque rupture est-elle un échec ?

Non, chaque rupture n’est pas forcément un échec. Chaque relation a une fonction positive. Elle nous dit là où on en est intérieurement à un moment donné de notre vie. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous pouvons avoir plusieurs vies amoureuses. On sait que les relations adolescentes sont des galops d’essai pour arriver à l’autonomie, découvrir le sentiment d’appartenance à un groupe, au groupe.

Une rupture amoureuse n’est pas forcément un échec, car si à un niveau inconscient, on est satisfait, et bien, la relation va mourir de sa propre mort et ce n’est pas négatif. Souvent, on recherche dans la relation à répondre à une question, consciente ou inconsciente, à un besoin de sécurité et on attribue à cette relation le pouvoir de remplir cette fonction, mais on se trompe. Si on a un profil dépendant affectif, c’est que l’on cherche un père ou une mère.

Et souvent, lorsque notre manque a été comblé inconsciemment, on recherche une autre personne qui n’est plus celle avec qui on vit. On a évolué, mais le mode relationnel, lui, n’a pas évolué, il est resté comme au début de la relation.

Quelles sont les conséquences d’un échec amoureux ?

Un échec nous renvoie à nos attentes. Parfois, l’échec risque même de nous auto-confirmer dans nos pensées "limitantes" par rapport à la relation. Par exemple : "Tous les mecs sont des salauds" ou "Je tombe toujours sur des tocards". L’échec fait caisse de résonance et confirme nos pensées conscientes. Il faut alors voir un thérapeute pour pouvoir analyser ces pensées "limitantes" et les dépasser.

Les personnes peuvent aussi parfois chercher inconsciemment à auto-confirmer leurs pensées négatives. Les pensées négatives génèrent des émotions négatives d’angoisse et de mépris de soi qui se traduisent par de l’agressivité envers l’autre, et le conjoint répondra lui aussi par de l’agressivité. Il faut alors se poser la question, à savoir : comment on s’est mis en échec soi-même ?

Attend-on trop d’une relation amoureuse ?

On a en effet beaucoup d’attentes. Après chaque échec, les attentes changent, elles deviennent plus précises mais plus exacerbées aussi. Souvent, il y a des enjeux de sécurité affective. On attend de l’autre qu’il répare nos blessures affectives anciennes. Certaines attentes sont légitimes, mais lorsque l’on attend de son conjoint qu’il répare nos blessures d’enfance, ça ne peut pas fonctionner, ça va juste aider psychologiquement la personne à vivre, mais ça va desservir la relation. La relation est faussée et tronquée. Ces attentes conditionnent d’emblée l’échec. L’échec est programmé d’avance.

Quelles leçons peut-on en tirer ?

Il faut absolument clarifier sur "ce que je veux vraiment". On doit se demander si l’on s’est respecté pendant cette relation ou s’il y a des zones où l’on ne s’est pas respecté. Le respect de soi est une composite essentielle dans une relation. Il faut apprendre à dire oui ou non quand on n’y arrive pas. Il faut se demander ce que l’on a appris sur soi, sur les schémas que l’on reproduit, ses attentes par rapport à l’autre et ses exigences. Il faut aussi se demander si je suis à la hauteur de ce que je dois être, si je me brade à l’autre.

Comment peut-on rendre positif un échec ?

Quand on pense qu’un échec ne peut pas être positif, c’est que l’on a ce que l’on appelle "une croyance", donc on ne pourra jamais trouver quelque chose de positif dans l’échec. Alors qu’un échec, avec le recul, est positif si l’on fait le point sur ce qui s’est passé. Il faut se demander quelle est sa part de responsabilité ou chercher à savoir quel schéma de son enfance on essaie de reproduire. Si on ne fait pas ce travail, on rentre dans une spirale névrotique inconsciente, c’est-à-dire que l’on va essayer de rejouer une scène du passé et de la résoudre avec les acteurs du présent, qui ne sont pas au courant de la scène du passé et qui par conséquent, ne peuvent pas la jouer.

Par exemple, quand on a eu un père alcoolique et violent étant petit, on s’est positionné en "sauveur" et on ne va être attiré que par des personnes qui ont un gros problème, pour les sauver, mais ça ne fonctionne pas et c’est voué à l’échec. Et s’il n’y a pas rupture, il y a en tous cas de grandes souffrances. On essaie, en fait, de réparer le père. On est persuadé que l’on était aimable par ses parents que parce qu’on était "le sauveur" et que donc aujourd’hui, pour être aimé d’une personne, il faut être encore "un sauveur". Pour s’en sortir, il faut faire une psychothérapie.

Un échec fait-il avancer, peut-on en sortir grandi ?

Une relation est toujours un facteur de maturation. Avec le recul, cette relation m’a fait grandir. Evidemment, à chaud, on le vit émotionnellement comme un échec, mais on doit passer par ça pour pouvoir avancer. La rupture par elle-même peut être d’une telle violence qu’elle vient fragiliser des bases intérieures, des bases identitaires ou des failles psychiques. Ça se révèle par la surprise de la rupture.




09/12/2008
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